Sida en Russie : l’urgence silencieuse

Les pouvoirs publics russes ont longtemps fermé les yeux devant l'épidémie du sida. Dès lors, l'information concernant cette maladie et son dépistage fut peu répandue. Aujourd’hui, nombre de personnes ignorent leur séropositivité. A Saint-Pétersbourg, la situation des femmes séropositives est très précaire et leur proportion de ne cesse de s’accroître.

A partir de la fin des années 80, les services de santé ont entrepris le recensement du nombre de personnes contaminées par le VIH. Ces données demeurent toutefois incomplètes. D’après les statistiques de la ville de Saint-Pétersbourg, 412 enfants sont nés de mères séropositives jusqu’en 2002. Or, ce même chiffre s’élève à 808 pour la seule année 2003.

Face à la rapidité de propagation du virus du Sida dans l’ensemble de la population russe et à l’insuffisance des actions de l’Etat en matière de prévention et de traitement, la Caritas de Saint-Pétersbourg se mobilise aux côtés des malades du sida et des femmes séropositives, particulièrement marginalisées.

En effet, les structures d'accueil publiques qui œuvrent en faveur des femmes victimes du sida font cruellement défaut à Saint-Pétersbourg. Quant aux associations existantes, elles s’adressent à des publics restrictifs d’homosexuels ou de toxicomanes. Souvent seules pour élever leurs enfants avec très peu de moyens, il est difficile pour ces femmes de vivre dans des conditions décentes en assumant, de surcroît, d’importantes dépenses médicales.

Afin de venir en aide aux publics les plus fragilisés par le VIH, la Caritas de Saint-Péterbourg oriente ses actions autour de quatre axes majeurs : la prévention sur la maladie et ses modes de transmission, le suivi des femmes séropositives, l’accompagnement des malades en fin de vie et enfin, l’alerte des pouvoirs publics de la gravité de la situation.

La prévention en amont

Sur le volet de la prévention, la Caritas développe un programme spécifique d'information auprès des d'étudiants de l'institut pédagogique des métiers de l'éducation. Formés et sensibilisés à la question du sida, ces étudiants seront ainsi à même de faire de la prévention auprès de leurs futurs élèves. Le suivi des femmes séropositives s’effectue sous forme de rencontres bimensuelles avec des bénévoles formés à l’écoute. Elles bénéficient également d’un soutien psychologique, de conseils médicaux et d’activités culturelles pour atténuer leur quotidien difficile.

Sur un autre volet, les équipes bénévoles de la Caritas assurent des visites aux malades du sida du centre de soins palliatifs de l’hôpital Botkine. Une aide matérielle est aussi apportée aux plus démunis d’entre eux, afin d’alléger les souffrances ces personnes en fin de vie.

Engagé dans la lutte contre le Sida, le Secours Catholique soutient ce projet à hauteur de 5 000 euros.

Source: Secours Catholique, le 12 Mars 2004